Le compost biodynamique

Préparation de compost

Compost biodynamique

La fertilité de la ferme ou du jardin biodynamique est basé sur l’emploi de composts. Une pratique spécifique consiste en l’ajout de six préparations (à base de plantes médicinales) destinée à orienter l’évolution du compost de façon équilibrée. Le compost ayant reçu les préparations biodynamiques est appelé le compost dynamisé.

L’humus est la clé de la fertilité. Le maintien voire l’augmentation de la teneur du sol en humus doit être un objectif pour tous. L’attention portée à l’humification des matières organiques est fondamentale pour l’agriculture biodynamique.

Le compostage en tas et l’introduction des préparations spécifiques tirées du règne végétal et du règne animal, caractérisent le compostage biodynamique.

Ces préparations n’agissent pas seulement sur le tas de compost lui-même, mais surtout dans le sol où il est répandu. Elles ne représentent pas un apport direct d’éléments, mais sont capables de les mobiliser dans le sol et dans l’atmosphère. Elles introduisent une vitalité et une santé nouvelle dans les sols.

Généralités

Le compost est le résultat d’une fermentation, c’est à dire d’une transformation de matières organiques par les micro-organismes.
Cette fermentation doit se dérouler en présence d’air comme dans un tas de fumier compact ou dans une fosse à purin.
L’aérobie est essentiel pour une bonne fermentation, afin qu’elle ne dégage pas de mauvaises odeurs et aboutisse à un produit final de qualité qui, par son aspect et son odeur, rappelle l’humus de la forêt. Le bon degré d’humidité au départ est également déterminant.

Choix du site

L’emplacement doit être plat, l’idéal est qu’il soit légèrement bombé pour ne pas provoquer d’accumulation d’eau. Le pied du tas de compost ne doit jamais baigner dans l’humidité. Il ne doit pas être exposé au vent et au soleil d’été.

Choix du moment

L’idéal est le printemps (de mars en mai) durant la période de lune descendante.

Choix des matériaux

Il est possible de composter tous les déchets organiques d’origine végétale et animale, non pollués, capables de se décomposer et de se transformer rapidement et sans nuisances : déchets du jardin, de la cuisine, …
Le fumier de bovin est le meilleur matériau de base. Il faut chercher à en obtenir autant que possible et de la meilleure qualité.
Si le compost est purement végétal, on doit y ajouter un peu de chaux sous forme aérienne éteinte, de calcaire broyé dolomie ou encore de lithothamne.
Si on est limité, on complétera avec d’autres fumiers. Ils ont chacun leurs qualités propres pouvant compenser les différentes natures de sols ou de cultures.

Exemples :

  • les fumiers dit « chauds » : de volaille, cheval, mouton ou chèvre
  • les fumiers dit « froids » : de bovins, canard ou porcs.

L’ajout de terre est favorable pour éviter l ‘échauffement, surtout avec le fumier de cheval.
Les matériaux incluant les algues, les poudres de roches, les feuilles mortes, les soies de porc, la plume de volaille, la corne non torréfiée sont utilisables avec prudence.

Enfin, le tas ne doit pas dépasser 1 à 1,30 mètres de hauteur et de 1,50 à 2 mètres maximum de largeur.

Les préparations du compost

A l’origine, la description de leur activité par Rudolf Steiner ne concernait pas directement le processus de compostage lui-même, mais l’effet sur les sols et le comportement des plantes.

L’expérience montre cependant qu’elles sont dotées de propriétés intéressantes pour l’évolution du phénomène de compostage.
Comme la réduction de la montée en température, les pertes de substances globalement réduites, une amélioration de la conservation des nitrates et des phosphates.

Les préparations biodynamiques pour le compost se trouvent au nombre de six :

  • L’Achillée millefeuille – Achillea millefolium (502)
  • La Camomille officinale – Matricaria recutita (503)
  • L’Ortie – Urtica dioïca (504)
  • L’Écorce de chêne – Quercus robur (505)
  • Le Pissenlit – Taraxacum dens leonis (506)
  • La Valériane officinale– Valeriana officinalis (507)

L’efficacité de ces préparations est fortement dépendante des soins liés à leurs élaborations (cueillette, séchage, … ) et aux conditions de conservation.

Si on n’est pas soigneusement équipé pour conserver les préparations destinées au compost, il est préférable d’avoir édifié le tas avant de commander les préparations afin de les incorporer directement à réception.

En pratique…

Au compost biodynamique sont ajoutées six préparations, élaborées à partir d’achillée millefeuille, de camomille, d’ortie, d’écorce de chêne, de pissenlit et de valériane. Elles sont dénommées par des numéros allant de 502 à 507 pour les plantes concernées. Achillée, camomille, ortie, écorce de chêne et pissenlit sont placées directement dans le compost dans des trous pratiqués avec un piquet de bois, espacés de environ 1m suivant la taille du tas. Il faut introduire soigneusement les préparations en les enrobant dans une boulette de la taille d’une pêche de vieux compost colloïdal ou de bonne terre de jardin. Il faudrait mettre au fond du trou une poignée de bon compost. La préparation  507 (valériane) sera pulvérisée sur le tas après avoir été dynamisée pendant 20 minutes.

 

En octobre occupez-vous d’un être vivant dans votre jardin : le compost !

C’est le meilleur ami de votre potager et c’est le moment d’en prendre soin. Gauthier Baudoin du Mouvement de l’Agriculture Bio-dynamique vous explique que le compost doit être vu comme un « être vivant » à part entière et qu’il doit suivre un certain chemin d’évolution marqué par les 4 éléments. Ecoutez ses conseils et découvrez l’importance des préparations biodynamiques du compost.

 

 

Extrait de conférence « Les plantes du compost en relation avec les planètes » de Marc Lachèvre.

Jusqu’au 16ème 17ème siècle les gens du peuple percevaient la nature sous 2 réalités : tangible et forces de processus, de vibrations, d’informations. Aujourd’hui la grande majorité ne perçoit plus ce 2ème aspect, or ce n’est pas un concept philosophique, mais bien une réalité.

La source des processus est dans le monde des étoiles, des planètes de l’univers. Par exemple la gentiane, en relation avec Mars devra être récoltée dans une position stellaire qui amplifie l’action de Mars. Cette mise en relation est vrai non seulement pour les plantes, mais aussi pour les animaux et les hommes : les différentes fonctions de l’être humain sont ainsi reliées à des situations stellaires (ex. : gentiane/Mars/vésicule biliaire). On peut concevoir une médecine par les plantes qui n’a pas besoin de passer par la molécule.

Qu’est-ce qu’une plante médicinale ? Toute plante est médicinale et avant tout pour l’endroit où elle pousse. On parle de plante bio-indicatrice en agriculture. La vie est une succession de déséquilibre qui cherche l’équilibre. Toutes les planètes s’expriment plus ou moins dans une plante (pensée alchimique),mais cette impression est parfois prépondérante, on parle alors de plante de Vénus, de Mercure, …

Rudolf Steiner a reçu un enseignement d’alchimie. Dans le compost biodynamique la conception alchimique de la nature est perceptible : notre compost devient une ’’pierre philosophale’’, un outil de métamorphose.

Chacune des plantes qui entre dans la composition des préparations du compost participe à ces transformations :

502 : dans l’achillée millefeuille(plante de Vénus) s’exprime la fonction sulfur. Dans cette plante il y a interpénétration des forces telluriques (présence de potassium) et cosmiques (l’huile essentielle d’achillée est bleue). L’achillée millefeuille permet aux forces terrestres et cosmiques de s’ouvrir l’une à l’autre dans le compost.

503 : La camomille matricaire qui pousse sur des terrains durcis, s’oppose à ce durcissement. Quand il y a surexploitation, la camomille matricaire apparaît. Elle atténue les forces astrales trop puissantes qui affaiblissent les forces de vie (l’éthérique). Elle renforce la vitalité. Elle équilibre, régule, c’est une plante de Mercure.

Il existe plusieurs sortes de camomille, la partie bombée de la matricaire enferme de l’air, quand on la coupe on s’aperçoit qu’elle est vide.

504 : Les éléments urticants de l’ortie sont des pointes de silice pure. L’ortie est riche en fer. C’est aussi la plante qui contient le plus de chlorophylle. L’ortie a la fonction de réguler le fer dans la nature et l’azote dans la terre (elle sait absorber un azote toxique et le transformer). Elle confère au compost la capacité de fabriquer des protéines dans lesplantes cultivées avec celui-ci. L’ortie est liée à Mars (croissance, exubérance des plantes).

505 : Il s’agit du chêne pédonculé (les glands se trouvent au bout d’un pédoncule). On peut à défaut utiliser le chêne rouge, le chêne sessile ou le chêne pubescent. L’écorce de chêne est très riche en calcaire (+ de 70%). Quand l’éthérique est trop puissant par rapport aux forces cosmiques, le calcium affaiblit ces forces de vie. En effet, quand il y a excès d’eau (interaction avec la lune) ou déséquilibre du sol et que les plantes se développent exagérément, les forces de vie (supportées par l’eau) dépassent ce que l’archétype de l’espèce a prévu. Il y a alors des forces inutilisées qui sont détournées par les parasites et les champignons qui s’en nourrissent. La ‘’505’’ renforce la résistance des plantes à la maladie.

506 : Le pissenlit, plante de Jupiter soigne le foie (lié aux yeux, aux nerfs) qui est aussi sous la tutelle de Jupiter. Le pissenlit offre au compost de multiples petits yeux qui voient les forces du cosmos et rendentce compost sensible.

507 : La valériane, riche en phosphore, stimule son assimilation et vivifie ainsi la couleur des fleurs. La valériane favorise la multiplication des vers de terre.

Le phosphore est en relation avec la lumière, la chaleur. La Valériane est liée à Saturne qui est un mystère : planète la plus éloignée, elle émet plus de chaleur qu’elle n’en reçoit, ce qui veut dire qu’à l’intérieur de Saturne il y a une source de chaleur. Il y a un parallèle avec le squelette de l’homme qui est aussi lié à Saturne. A l’intérieur de l’os : il y a création des globules rouges, du sang qui est la source de chaleur de l’homme.

La valériane permet de former une couche de chaleur sur le compost qui l’individualise.

Marc nous a ensuite parler de plantes qui ne font pas partie des plantes du compost mais qui sont des plantes remarquables : prêle, fougère et consoude.

La prêle : La prêle que nous utilisons pour prévenir le parasitisme et la montée des champignons est la prêle des champs : equisetum arvense. Nous utilisons spécifiquement cette prêle car elle sépare la partie reproduction de la partie végétative. Elle commence en effet par faire une hampe remplie de spores qui prennent vie dans l’eau (très ancienne, la plante a valeur d’algue). Puis cette partie meurt et pousse à sa suite la partie végétative que nous utilisons.La reproduction est liée à la lune, la partie végétative au soleil.La prêle est ainsi la seule plante à avoir séparé le soleil et la lune. Les proliférations de parasites sont liées à la lune. Nous utilisons ainsi une plantes totalement solaire qui nous permet de prévenir les parasites.

Une seule autre prêle a ces même caractéristique et pourrait à ce titre se substituer à la prêle des champs, c’est la grande prêle, appelée aussi : equisetum maximum ou telmateia. Les autres prêles n’ont pas ce mode de reproduction séparé.

La fougère : Comme la prêle, très riche en silice, la fougère permet de repousser les parasites dans les étables, la maison. Une infusion de fougères permet d’amener de la lumière sur le domaine.

La consoude : La consoude est remarquable par son équilibre idéal entre carbone et azote, équivalent à celui de l’humus mûr.

Pour ceux qui veulent aller plus loin : Marc Lachèvre, Botaniste et producteur de plantes médicinales, organise des cours et séminaires. Association BOTANICA – Taillet – 66400 CERET – Tél : 04 68 39 43 20 – assoc.botanica@wanadoo.fr

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