Les bases de l’agriculture Biodynamique par Dominique MASSENOT

L’agriculture Biodynamique interpelle de plus en plus mais garde souvent une réputation de pratique mystique et nébuleuse, même si les résultats sont parfois étonnants… Elle est d’autant plus obscure qu’on se donne rarement la peine d’en étudier les fondements : on est alors condamné à la rejeter ou à appliquer des recettes qui n’apportent pas toujours les résultats escomptés. Pourtant, l’initiateur de la méthode, Rudolf STEINER, a toujours demandé à ne pas être crû mais vérifié expérimentalement et prôné une attitude rigoureuse et scientifique, toutefois basée sur une conception élargie de la vie et de l’écosystème. Une attitude objective et rationnelle consiste à en examiner les hypothèses pour voir si elles sont infirmées ou confirmées par la réalité. Dans un premier temps, nous allons essayer d’établir les grandes lignes du cadre de référence et nous aborderons ensuite les pratiques qui en découlent en pure logique.

Un élargissement du cadre de référence
Le vivant n’est pas que de la matière
La conception scientifique actuelle est qu’un organisme vivant est un arrangement prodigieusement complexe de molécules organiques, gouverné par une sorte de « super-molécules » dénommées acides nucléiques, organisées sous forme de gènes groupés dans un certain nombre de chromosomes. Dans cette optique, la manipulation génétique apparaît comme la voie royale pour « améliorer » des organismes imparfaitement mis au point par la nature…
Chose néanmoins curieuse, l’ensemble des substances constitutives d’un quelconque organisme ne se comportent pas de la même façon selon que le dit organisme est vivant ou mort! Dès que l’organisme est mort, la matière qui le constituait tend à se décomposer et suit les lois de la chimie et de la physique qui s’appliquent au monde inanimé. Tant que l’organisme est vivant, sa substance obéit à d’autres lois qui font qu’un organisme vivant peut reconstituer sa substance après une blessure ou une maladie et porte en lui la capacité de se reproduire, caractéristiques que ne possède jamais le monde inanimé. Il doit donc y avoir autre chose que de la matière dans un organisme vivant, quelque chose d’aussi impalpable que la vie elle-même, que l’on peut nommer énergie vitale. Cette « non- matière » est par définition inaccessible à nos organes de perception habituels et aux appareils de mesure visant à évaluer des substances. On ne peut donc pas prétendre qu’elle n’existe pas sous prétexte qu’on ne peut ni la voir, ni la toucher. Dans sa conception du monde, R. STEINER appelle monde sensible l’ensemble de la matière, accessible aux organes des sens et qualifie de monde suprasensible le domaine inaccessible aux organes des sens, où se trouve le quelque chose qui fait la différence entre un organisme vivant et un organisme mort.
Le monde suprasensible comprend plusieurs niveaux d’organisation qui se manifestent différemment selon le règne auquel appartiennent les organismes vivants. Tout comme le règne minéral, chaque organisme vivant se définit comme un assemblage de substances que R. STEINER appelle le corps physique. Le corps physique d’une plante a cependant d’autres propriétés que celui d’un minéral et est notamment capable de croissance et de reproduction. Ces propriétés résultent de la présence d’une forme d’énergie vitale que STEINER appelle l’énergie ou l’élément éthérique, individualisé dans chaque organisme vivant sous la forme d’un corps éthérique, enveloppe subtile au sein de laquelle se trouve le corps physique. Le règne animal est doté des mêmes propriétés que le règne végétal mais en possède d’autres telles que la mobilité, les instincts, … et présente une organisation nettement plus différenciée sous forme d’organes. Cela découle de la présence d’un autre type d’énergies que R. STEINER nomme énergies ou forces astrales, individualisées sous la forme d’un corps astral, deuxième enveloppe entourant le corps physique et le corps éthérique chez l’animal, alors que la plante n’en est pas intérieurement pourvue. Enfin, le règne humain dispose, en plus des propriétés analogues à la plante et à l’animal, de caractères lui permettant de développer une activité de pensée et de réflexion, de se différencier et de se distancier du monde extérieur, spécificités regroupées sous le terme organisation du moi.
Il ne faut pas pour autant opposer les substances du monde sensible aux énergies du monde suprasensible car les différents éléments matériels sont en quelque sorte la cristallisation des niveaux d’organisation non matériels. R. STEINER explique ainsi que la trame des organismes vivants est toujours basée sur le carbone, elle est porteuse de vie végétale ou éthérique grâce à l’oxygène et porteuse de vie animale ou astrale grâce à l’azote ; les combinaisons de ces éléments sont construites par le soufre et détruites par l’hydrogène. L’écosystème ne se limite pas à notre bonne vieille planète
En introduction au « cours aux agriculteurs », R. STEINER explique que, croire que la croissance d’une plante dépend uniquement de ses substances ou de celles qui l’environnent, est aussi absurde que, croire que les causes de l’orientation de l’aiguille d’une boussole sont à l’intérieur d’elle. Il est reconnu que l’orientation de l’aiguille aimantée résulte d’un phénomène déjà difficilement palpable : les lignes de forces du champ magnétique terrestre. De même, la plante dépend également de lignes de forces, provenant non seulement de la Terre mais surtout de son environnement cosmique. Il est déjà admis que le fonctionnement de base de la plante -la photosynthèse- dépend de l’énergie lumineuse du soleil. Le rôle de la lune, totalement intégré dans le savoir paysan ancestral, laisse les scientifiques actuels plus sceptiques, même si il intervient dans les phénomènes de marée. Pour R. STEINER, l’ensemble des planètes du système solaire agit et son intervention est conçue de manière géocentrique, la lune étant ainsi assimilée à une sphère planétaire. Ces astres envoient sur la terre des forces astrales (!), spécifiques de chaque planète mais modulées par l’arrière-plan des étoiles fixes devant lesquelles se déplacent les planètes vues de la terre. La « circulation » des planètes se déroule toujours devant les mêmes groupements d’étoiles que l’on appelle les constellations du Zodiaque. Toujours vu de la terre, les « enveloppes planétaires » sont regroupées en deux catégories : Lune, Mercure et Vénus d’une part, Mars, Jupiter et Saturne de l’autre, séparées par le soleil.
Les interactions entre la terre et le cosmos
Les substances terrestres ont aussi une influence sur la vie des plantes et il faudrait toujours la resituer dans le contexte géologique où elle se trouve. Deux substances ont une influence prépondérante : la silice et le calcaire.
L’agronomie fait peu de cas de la silice, alors qu’elle représente près de la moitié de l’écorce terrestre, car elle est directement peu active sur le plan chimique. Elle conditionne par contre le comportement chimique de la plupart des éléments dans le sol et agit ainsi sur la vie des plantes. D’après R. STEINER, si la silice était trop faiblement présente, toutes les plantes, même les céréales, auraient des tiges charnues à la manière des cactus et leur floraison serait chétive et stérile.
Le calcaire est davantage pris en compte car sa présence excessive est connue pour perturber le fonctionnement du sol et la croissance des plantes. Toujours d’après R. STEINER, si le calcaire était insuffisamment présent, toutes les plantes auraient des allures de lianes grimpantes, avec des fleurs restant stériles, et ne pourraient servir d’aliment.

Biodynamie en Pays d’Oc 8 Bulletin de septembre 2009

Toutefois, la biodynamie s’intéresse à ces deux substances, moins pour leur comportement chimique, qu’en en tant que récepteurs des forces cosmiques. La silice reçoit les forces provenant de Mars, Jupiter , Saturne pour les réfléchir alors que le calcaire reçoit mais absorbe les forces de Lune, Mercure, Venus. Les influences précédemment décrites de la silice et du calcaire sur la plante s’expliquent avant tout par les forces qu’elles canalisent. Les forces liées au calcaire agissent sur tout ce qui est croissance et reproduction alors que les forces liées à la silice jouent sur la structure, la fécondation et la valeur alimentaire des plantes.

Ces forces cosmiques se propagent plus ou moins facilement selon les conditions de milieu terrestre : les forces liées au calcaire, celles de la Lune notamment, sont plus intenses dans un milieu humide ou riche en eau alors que les forces liées à la silice agissent plus fortement en présence de chaleur.
La plante n’est donc pas un pur produit terrestre mais résulte d’une double influence terrestre et cosmique. Les forces cosmiques ne peuvent toutefois pas agir sur la plante dans n’importe quelles conditions : c’est au moment de la germination, lorsque la graine se liquéfie et devient un chaos, que les forces cosmiques s’impriment le plus dans la plante. D’une manière générale, il faut amener l’élément terrestre à un état de chaos pour que les forces cosmiques puissent agir au sein du monde terrestre.

La vie de la Terre et la complémentarité des règnes

A l’échelle de l’exploitation agricole comme à l’échelle de la planète, la terre est conçue comme un organisme vivant et possède une organisation analogue à celle des organes des autres organismes vivants. Le sol peut ainsi être comparé au diaphragme chez l’homme mais l’organisme terre occupe une position inverse de celle de l’homme : le « ventre » de la terre se trouve au-dessus de la surface du sol et la « tête » se trouve en dessous. L’atmosphère, avec ses mouvements d’air, de vapeur d’eau et de chaleur, correspond à l’activité métabolique de l’abdomen –dénommée système métabolique- alors que la terre minérale correspond à ce qui se passe dans le système nerveux et les organes des sens, dénommés système neuro-sensoriel. L’organisme de la plante se calque sur celui de la terre et est donc également inversé par rapport à l’homme : la racine est la « tête » de la plante et la fleur et le fruit son « ventre ». L’organisation de l’animal est identique à celle de l’homme mais se situe dans un plan horizontal et non vertical.

Les forces cosmiques n’agissent pas indifféremment sur la totalité des organismes : les forces de la Lune, de Mercure et de Vénus agissent principalement dans le « ventre » de la terre, au-dessus de la surface du sol, alors que les forces de Mars, Jupiter et Saturne agissent avant tout dans la « tête » de la terre, en dessous de la surface du sol, après avoir été réfléchies par la silice. Les forces du soleil agissent évidemment sur la feuille chez la plante et correspondent à l’élément argile dans la terre et à l’élément cœur et poumons chez l’animal et l’homme et qui sont groupés sous le terme système rythmique.

Dans la biodynamie, l’équilibre ou l’autonomie d’une exploitation agricole ou d’un territoire ne se conçoivent pas seulement en terme de bilan de substances mais aussi en terme d’équilibres de forces : forces cosmiques et forces terrestres d’une part, forces Éthériques et forces astrales d’autre part.
Les forces cosmiques ne doivent pas pénaliser l’intervention des forces terrestres, qui seules permettent l’épanouissement de la plante. Dans une certaine mesure, l’humus repousse les forces cosmiques et les sols riches en humus, en laissant davantage le champ libre aux forces terrestres, donnent les plus belles récoltes. La prédominance de l’élément terrestre tend toujours à élargir la forme (feuilles larges et racines ramifiées) alors que l’élément cosmique s’exprime dans la structure (racine pivotante et tige puissante comme la prêle) et dans la coloration vive au niveau de la fleur et du fruit. Pour maintenir l’énergie cosmique dans la formation de la racine, il faut cultiver les plantes comme la carotte dans un terrain siliceux. Inversement, les sols calcaires permettent mieux l’expression de l’énergie cosmique dans la formation du fruit.

En tant qu’organisme vivant, la Terre a non seulement un corps physique mais aussi un corps éthérique. Au fond, la vie de la plante n’est que le reflet de la vie de la terre. Si les forces Éthériques intervenaient seules, la plante aurait une croissance végétative sans fin. Ce sont les forces astrales qui freinent le développement végétatif et induisent la floraison et la reproduction. Chez l’animal et chez l’homme, l’astral régule aussi l’éthérique et l’état de santé résulte d’un juste équilibre entre ces deux forces. Il en est de même chez la plante, à la différence que la plante n’est pas dotée d’un corps astral « personnel » mais subit l’astral environnant. La source des maladies des plantes ne provient pas de l’intérieur des plantes mais des déséquilibres extérieurs alors que l’animal et surtout l’homme peut devenir malade à la suite d’un déséquilibre interne.

Selon les espèces, les plantes sont toutefois plus ou moins imprégnées par l’élément astral, lequel s’exprime dans la matière par l’azote. Ainsi, les Légumineuses qui fixent l’azote de l’air et « astralisent » le sol en l’enrichissant en azote, ont un rôle irremplaçable dans l’équilibre de l’exploitation agricole. Les arbres ne se comportent pas non plus de la même façon que les plantes annuelles. Seuls les rameaux de l’année sont comparables à une plante annuelle ; le tronc sur lequel ils poussent est comparable à une butte de terre et le cambium joue le rôle de racine communautaire pour tous les rameaux. Le développement plus important des arbres fait que leur couronne est davantage imprégnée d’élément astral qu’une plante annuelle ; le sol sous l’arbre est par contre moins chargé en forces Éthériques car celles-ci sont aspirées par le tronc comme elles le sont dans n’importe quelle butte de terre (beaucoup de plantes sont buttées pour qu’elles poussent mieux).

Comme les forces Éthériques s’expriment avant tout chez la plante, les forces astrales sont représentées par le monde animal. Les animaux élevés sur l’exploitation, comme ceux naturellement présents, participent à l’équilibre entre les forces Éthériques et les forces astrales. Les « nuisibles », comme les parasites, essaient seulement de compenser un déséquilibre énergétique! Une juste présence des animaux a également un rôle équilibrant sur le fonctionnement du sol par la restitution du fumier ainsi permise. A l’échelle de l’exploitation ou de la petite région, un véritable équilibre implique une répartition de l’espace entre cultures, prairies et forêts.

De la recherche d’un équilibre à la compensation des déséquilibres

En fonction des saisons, de la météo et du déplacement des planètes et de la Lune devant les constellations du Zodiaque, l’équilibre des forces est sans cesse mouvant et pas toujours favorable à une saine croissance ou fructification des cultures. L’autre source de déséquilibre est la pratique de l’agriculteur : une fertilisation excessive, par exemple, peut rendre la plante totalement inapte à recevoir les influences cosmiques.

ème Il reste à voir comment agir pour que l’influence cosmique s’exerce de la bonne manière car, comme le dit R. STEINER dans la 6

conférence de son cours aux agriculteurs « la méconnaissance de l’influence cosmique …. a rendu le sol épuisé et c’est ainsi que c’est abattu le phylloxera sur de vastes vignobles ».
Les pratiques de la biodynamie
En plus des notions déjà abordées de juste répartition des productions végétales et animales, l’équilibre de l’organisme agricole demande à ce que le domaine soit rendu le plus « perméable » possible aux influences cosmiques. Il faut toutefois pouvoir cibler celles que l’on recherche pour obtenir des plantes saines et nutritives. Pour devenir opérationnel, il faut concevoir l’équilibre comme résultant du « poids » relatif de deux tendancesantagonistes ou polairement opposées. Comme le fléau de la balance, l’équilibre penche du côté relativement le plus lourd… à la différence que les plateaux de la balance ne sont pas occupés par des substances mais par des forces! En matière de fertilisation, comme de gestion des maladies, parasites ou « mauvaises herbes », la stratégie de la biodynamie est infiniment plus simple que l’agronomie moderne car elle peut se résumer à deux tendances : apporter les forces déficitaires ou absorber les forces excédentaires.

Lune, Mercure, Vénus

Soleil

Mars, Jupiter, Saturne

Terre

Calcaire

Argile

Silice

Plante

Fleur, fruit

Feuille

Racine

Animal

Système métabolique

Système rythmique

Système neuro-sensoriel

homme

Système métabolique

Système rythmique

Système neuro-sensoriel

L’intérêt de la fumure repose sur les forces qu’elle contient

La science attribue à la fumure le rôle d’apport des substances nutritives nécessaires aux plantes et considère de la même manière les aliments pour l’animal et l’homme. On ne devient pourtant pas ce que l’on mange : la plus grande partie de la substance de notre nourriture ne se dépose pas dans notre organisme mais est éliminée après avoir été « dévitalisée » car le corps a, avant tout, besoin des forces que la nourriture contient.

De même, la fertilisation doit viser à apporter au sol un certain degré de vitalité, notamment par l’incorporation d’azote. Toutefois, l’engrais minéral ne permet jamais de vitaliser la terre car il n’agit que sur l’élément aqueux contenu dans le sol : les plantes ne poussent alors pas dans une terre vitalisée mais seulement dans une eau stimulée. La fertilisation doit reposer sur l’apport de substances issues de la vie, c’est-à-dire de matières organiques provenant du monde végétal ou animal. Les déchets végétaux apportent des forces Éthériques et les fumiers ou purins apportent à la fois des forces Éthériques et des forces astrales. Selon R. STEINER, le meilleur moyen de gérer ces forces est de recourir au compostage en tas, technique permettant à la fois de réguler ces forces et d’éviter trop de déperditions.

Sous son aspect trivial, le compostage est en fait une technique pointue de restitution à la terre des énergies Éthériques et astrales. Cette vision du compost ne simplifie pas la vie mais confirme la difficulté de réussir le processus du compostage : les forces astrales

ème

conférence, « l’azote est un corps qui, dans toutes les

peuvent très bien s’échapper car, comme le dit R. STEINER dans la 4
combinaisons possibles, prend volontiers le large » (une couverture de tourbe permet d’éviter cette fuite). Si les forces Éthériques sont trop abondantes, elles empêchent également une bonne implantation des forces astrales : un bon moyen de calmer les forces Éthériques est d’incorporer au compost un peu de calcaire ou de chaux.
En matière de fumier ou de compost, on croit souvent que les bactéries présentes sont responsables de la qualité de la fumure et certains préconisent même d’inoculer les fumiers avec des bactéries sélectionnées. En fait, les bactéries ne font que révéler la qualité du fumier : c’est une belle illusion de croire qu’un apport de bactéries améliore la qualité du fumier.
En dehors des apports, le travail du sol peut également être un moyen de vivifier la terre. A l’instar du tronc de l’arbre, tout ce qui s’élève au dessus du niveau normal de la surface du sol montre une inclination à se charger de forces Éthériques (c’est le cas du tas de compost!). La réalisation de monticules ou de buttes permet à la terre de devenir intérieurement plus vivante et de développer une affinité avec la plante, tendance que l’on peut encore renforcer par l’apport de déchets organiques compostés.
Des cornes de vache pour vivifier la terre
Pour la vache, la corne n’est pas un organe qui sert à capter les courants extérieurs, comme la ramure chez le cerf, mais un lieu qui envoie des courants internes vers l’appareil digestif. Les cornes sont des foyers intensifiés d’une des fonctions de la peau, qui est d’envoyer des forces centripètes, de la périphérie vers le centre (d’après R. STEINER, on ne peut guérir la fièvre aphteuse sans prendre en compte cette relation). La corne est donc un organe qui rayonne de forces Éthériques et même astrales.
Si on remplit une corne avec de la bouse de vache et qu’on l’enterre tout l’hiver, le contenu de la corne se trouve intérieurement vivifié et acquiert une capacité de fertilisation extraordinairement concentrée et vitalisante. Au printemps suivant, on vide la corne de son contenu et l’on obtient ainsi la bouse de corne, appelée aussi 500, que l’on peut stocker dans une cave, à l’abri de la lumière. Cette préparation est diluée et dynamisée dans de l’eau, de manière à obtenir une parfaite interpénétration entre l’eau et la bouse. Pour cela, il faut donner au mélange un mouvement rapide au bord du récipient, jusqu’à former au centre un entonnoir (ou vortex), allant presque jusqu’au fond du récipient. On inverse alors brusquement le sens de rotation jusqu’à l’obtention d’un entonnoir dans l’autre sens et il faut poursuivre cette alternance pendant une heure. Le produit est alors prêt à être pulvérisé sans attendre sur la terre labourée. Cette préparation renforce grandement l’effet de la fumure ordinaire.
On remplit également une corne de vache avec du quartz, aussi finement pilé que de la farine, mais il faut l’enterrer pendant l’été. On obtient ainsi à l’automne la silice de corne, appelée aussi 501, que l’on peut stocker en l’exposant à la lumière jusqu’au printemps suivant. En l’utilisant à des quantités encore plus faibles que la bouse de corne, la silice de corne va également être dynamisée pendant une heure, puis pulvérisée sur les plantes. L’effet de la silice porte sur l’organisation et la structure de la plante, elle augmente sa valeur alimentaire, notamment quand il s’agit de légumes.
En combinant l’usage de ces deux préparations, la végétation est à la fois « poussée d’en bas par la bouse de corne et tirée d’en haut par la silice de corne ». Cela est particulièrement important pour la production de semences.
Des plantes médicinales pour vivifier le compost
Pour l’agronomie moderne, l’obtention de bons rendements dépend de la disponibilité des éléments dits majeurs comme l’azote, le phosphore, le potassium… Certains éléments agissant à faible dose sont également pris en compte comme le fer, le cuivre, le bore, sous le terme d’oligo-éléments. Néanmoins, beaucoup d’éléments ne sont pas considérés comme la silice, le mercure, le plomb ou l’arsenic par exemple.
La plante ne se nourrit pas uniquement des éléments contenus ou apportés dans le sol. Elle absorbe également les éléments présents à dose infinitésimale dans l’air. Il suffit que les pratiques agricoles, comme une fertilisation excessive, ne l’empêchent pas d’absorber tous les éléments oubliés par l’agronome mais aussi indispensables que les autres.
L’amélioration de la fumure ne consiste pas à incorporer des substances dans le tas de compost mais à lui donner des forces vivantes ayant la capacité de mobiliser et distribuer les substances dont la plante a besoin. On agit alors sur le processus qui permet à la plante d’utiliser une substance et non sur l’apport de cette substance. Ainsi, les sels de potassium favorisent la croissance de la tige ou du tronc mais il faut maintenir ces substances dans un juste rapport avec la croissance de l’ensemble de la plante, notamment l’élaboration des protéines. En biodynamie, des plantes médicinales sont ajoutées à doses infimes dans le compost, après avoir subi tout une préparation destinée à amplifier le processus individualisé dont elles sont le siège. Le procédé de préparation consiste en une sorte de « chaotisation » permet de libérer les forces qu’elles contiennent. Les substances ainsi obtenues sont si concentrées qu’il n’en faut que très peu pour enrichir en forces de vie de gros tas de fumier.
L’achillée millefeuille, aussi dénommée préparation 502, est une plante capable de compenser la faiblesse des forces astrales là où elle se trouve et elle soigne les problèmes de rein ou de vessie, liés à une faiblesse du corps astral chez l’homme ou l’animal. L’achillée transmet surtout les forces de Vénus et régule le processus potassium, par l’intermédiaire du soufre. Pour accroître sa tendance à accumuler les forces astrales, on l’associe à une vessie de cerf. Grâce à sa ramure, le cerf est l’animal qui capte le plus tout ce qui provient de l’environnement de la terre et le focalise justement dans sa vessie. Pour élaborer le préparât 502, on remplit une vessie de cerf avec des inflorescences d’achillée millefeuille au début de l’été. Après l’avoir exposé au soleil tout l’été, on l’enterre peu profondément à l’automne pour tout l’hiver.
La camomille, aussi appelée préparation 503, canalise davantage l’incorporation du processus calcium dans le vivant, toujours grâce au soufre. Elle tempère ainsi les excès de forces Éthériques de la fumure qui sont nuisibles à une croissance saine et à la fructification de la plante. En tant que plante médicinale, la cible de la camomille est l’intestin. Elle correspond à la planète Mercure. L’élaboration du 503 consiste à remplir des intestins grêles de bovins avec des fleurs de camomille, à la manière des saucisses, puis à les enterrer également pendant tout l’hiver.

L’ortie, aussi appelée préparation 504, canalise le processus fer. Cette plante vigoureuse stimule la circulation sanguine et correspond aux forces de Mars. C’est une plante irremplaçable qui permet à la croissance végétale de s’affranchir des effets du fer du sol et qui donne une forme de raison au compost, raison qui veille à la bonne décomposition des substances et empêche l’azote de s’échapper. Il suffit d’enfouir des brassées d’orties un peu fanées, sans les associer à un organe animal.

L’écorce de chêne, aussi appelée préparation 505, intervient également dans le processus calcium. A la différence de la camomille qui intervient au niveau de l’organisation des substances par le corps éthérique, l’écorce de chêne correspond au stade de « fossilisation » des énergies Éthériques dans le calcaire : son usage modère les forces Éthériques excessives et permet l’action des forces astrales. Le phénomène d’excrétion du minéral dans l’écorce est comparable à la constitution du squelette, en particulier du crâne, ainsi qu’à la nature minérale de la Lune. L’élaboration du 505 consiste à remplir un crâne d’animal domestique avec de l’écorce de chêne émiettée, puis à l’enfouir sous terre pendant l’hiver dans un endroit où l’eau coule abondamment.

Le pissenlit, aussi appelée préparation 506, intervient dans le processus silice, en compensant la diminution de son absorption et permet ainsi de réguler les forces de croissance liées au potassium. Cette plante bien connue pour soigner le foie transmet particulièrement les forces de Jupiter. Les fleurs de pissenlit sont empaquetées dans du mésentère de bovin, puis enterrées pendant tout l’hiver pour qu’elles captent les forces du cosmos.

La valériane, aussi appelée préparation 507, permet de gérer le processus phosphore dans les fumiers et composts. Cette plante apporte principalement les forces de chaleur de la planète Saturne. Sa préparation consiste simplement à presser les fleurs fraîches de valériane et d’en recueillir le jus.
L’ensemble de ces préparations doit être soigneusement élaboré et conservé. Leur incorporation dans les composts est simple : les préparations 502 à 506 sont mises individuellement sous forme de boulettes dans des trous régulièrement espacés que l’on creuse dans le tas de compost; la préparation 507 est pulvérisée sur le tas de compost après avoir été diluée puis dynamisée par brassage dans de l’eau tiède.

Couper les forces cosmiques aux mauvaises herbes

Les forces provenant de Lune, Mercure et Vénus sont responsables des phénomènes de croissance et surtout de reproduction chez les plantes. La terre peut assurer seule la croissance mais a besoin du renfort de la Lune pour la reproduction, renfort qui est surtout effectif à la pleine lune. Les « mauvaises » herbes sont particulièrement soumises aux forces lunaires et si on veut limiter leur reproduction, il faut entraver l’action de la Lune à leur égard.

En brûlant les graines des plantes indésirables dans un feu de bois, on obtient une cendre qui contient la force opposée aux forces lunaires. En répandant cette cendre, à la manière du poivre sur la soupe, sur les champs envahis, les mauvaises herbes sont

ème

progressivement affaiblies, jusqu’à disparaître au bout de la 4

Annihiler les forces de reproduction des parasites

année.

Chez l’animal, la reproduction ne dépend pas seulement de la Lune, que l’animal a en quelque sorte intériorisé, mais aussi de Vénus. L’intensité des forces de Vénus dépend de la constellation du Zodiaque devant laquelle elle se trouve et c’est quand elle passe devant le Scorpion que les forces de reproduction sont les plus puissantes.
Pour les parasites vertébrés, comme les mulots, il faut en capturer un, le dépouiller de sa peau et brûler celle-ci à un moment où Vénus est devant la constellation du Scorpion. La cendre ainsi obtenue contient la force qui s’oppose à la force de reproduction du mulot. En la répartissant convenablement sur les champs, vous pouvez éloigner les mulots des parcelles ainsi traitées.

Les animaux inférieurs comme les nématodes ne dépendent pas des mêmes forces cosmiques mais ont néanmoins impérativement besoin de forces cosmiques pour se développer : ce sont les forces solaires, notamment quand le Soleil passe devant les constellations comprises entre le Verseau et le Cancer, qui sont indispensables à la vie des invertébrés. Pour se débarrasser du nématode, il faut en brûler entiers quelques uns quand le Soleil passe devant la constellation du Taureau –diamétralement opposé à la constellation du Scorpion- et répandre les cendres résultant de l’opération. Après 4 années, le ver sera tellement affaibli qu’il ne pourra plus vivre dans les parcelles ainsi traitées.

Contre les maladies des plantes, soigner le milieu

Chez l’animal ou chez l’homme, la maladie apparaît lorsque les forces astrales agissent trop fortement sur le corps physique et que les forces Éthériques ne peuvent plus faire le tampon. La plante n’ayant pas intériorisé les forces astrales, la source de la pathologie végétale est à rechercher dans l’environnement de la plante. Les forces lunaires responsables de la fructification peuvent devenir trop intenses, notamment quand les conditions météorologiques sont très humides. Les maladies cryptogamiques qui apparaissent alors sont en quelque sorte une fructification prématurée, déclenchée par l’excès de forces lunaires.

La décoction de prêle, parfois appelée 508, peut soulager la terre de l’excès de forces lunaires qu’elle contient, tout comme elle est également capable de soulager l’organisme humain de l’excès d’eau en agissant sur le rein. La prêle, plante très riche en silice, porte en elle le processus inverse à celui qui conduit à l’apparition des maladies.
Les forces captées par les plantes ne sont pas perdues pour celui qui les mangent

Pas plus que la plante, l’animal ou l’homme ne peut se nourrir exclusivement de substances. La matière terrestre ingérée ne sert qu’à l’élaboration du système neuro-sensoriel, en subissant l’action de forces cosmiques. Le système métabolique est par contre construit à partir de substances cosmiques (assimilées surtout par les organes des sens), grâce aux forces terrestres contenues dans les aliments; Pour renforcer le système neuro-sensoriel, notamment chez les animaux en croissance, il faut inclure dans leur ration des racines comme les carottes. L’engraissement du bétail relève par contre de la stimulation du système métabolique et il faut apporter des graines ou des tourteaux dans la ration. La production de lait correspond davantage au système rythmique et demande avant tout une ration à base de feuilles ; elle peut être augmentée par des fourrages comme les légumineuses et les trèfles en particulier car ces plantes ont intégré le processus fructification dans le processus feuille.

Dans l’alimentation humaine, le choix de la nourriture n’est pas non plus anodin. La tomate peut être considérée comme l’être le plus asocial du monde végétal : sa consommation peut être bénéfique pour des personnes ayant des problèmes de foie (le foie est l’organe le plus autonome) mais est totalement déconseillée en cas de cancer (le cancer crée une zone d’autonomie). La pomme de terre présente des tendances semblables: elle ne se laisse pas digérer par le système digestif et pénètre dans le cerveau, qu’elle rend indépendant ; l’homme devient alors matérialiste. De par les produits qu’elle fournit, l’agriculture agit donc sur la vie sociale.

Dominique MASSENOT, conseiller indépendant étude des sols méthode HERODY

Mel : dommassenot@wanadoo.fr